Le Burkina Faso dévoile son Corps des jeunes contre le paludisme
Publié : 20 mai 2024 (Gaoua, Burkina Faso)
Le Burkina Faso a annoncé l’inauguration de son Corps national des jeunes contre le paludisme, appelé à renforcer les efforts engagés dans le pays pour l’élimination du fléau. Le Kenya, la Zambie, l’Eswatini, la République démocratique du Congo, le Cameroun et l’Ouganda ont lancé des initiatives similaires, à l’heure où l’Afrique redouble d’attention et d’initiative pour vaincre le paludisme et relever les défis sanitaires mondiaux.
Le paludisme est l’une des principales causes de mortalité au Burkina Faso, surtout chez les enfants. Considérant que la population entière de notre pays est exposée au risque, cette maladie grève lourdement nos systèmes santé fragiles et elle impacte sévèrement notre développement socioéconomique. Je salue les efforts fournis par le Corps des Jeunes contre le paludisme au Burkina Faso. Ces jeunes qui ont décidé de s’engager officiellement pour l’élimination du paludisme.
Dr Issa OUEDRAOGO, Secrétaire Général du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique
Lors du lancement officiel du Corps tenu à Gaoua, une ville située à plus de 400km de la capitale et qui est l’épicentre de la prévalence du paludisme, les jeunes avec à leur tête Abdoul-Fataou MAIGA, Coordinateur du Corps, ont fait porter des écharpes aux officiels pour marquer leur engagement solennel à contribuer à l’élimination. Ainsi le Secrétaire Général du Ministère de la santé et de l’Hygiène Publique, le Secrétaire Permanent pour l’élimination je Paludisme, les Hauts commissaires et le Secrétaire Général de la région du Sud-Ouest ont porté ces écharpes.
Le paludisme est endémique sur la totalité du territoire burkinabè. La population tout entière est exposée au risque d’infection. Selon le ministère de la Santé, la maladie représente 43 % des consultations médicales, plus de 60 % des hospitalisations et 30 % des décès. Sur le plan économique, le paludisme inflige de fortes pertes au Burkina Faso, chiffrées à plusieurs milliards de francs CFA.
L’inauguration du Corps des jeunes du Burkina Faso contre le paludisme, parallèlement à ceux lancés ailleurs sur le continent, intervient à un moment où l’Afrique se trouve confrontée à une véritable tempête qui menace de perturber les services essentiels vitaux contre le fléau. L’Afrique reste le continent le plus lourdement touché par le paludisme dans le monde, avec 94 % de l’incidence mondiale (233 millions de cas) et 95 % de la mortalité (580 000 décès). Les contraintes financières, les menaces biologiques telles que la résistance aux médicaments et aux insecticides et les effets aggravants du changement climatique continuent d’hypothéquer les acquis de la lutte. À l’heure où les progrès stagnent, depuis 2015, et où l’Afrique peine à atteindre les objectifs ambitieux fixés dans le Cadre catalytique de l’Union africaine pour éliminer le sida, la tuberculose et le paludisme à l’horizon 2030, un nouvel élan axé sur les approches intégrées — y compris la participation des jeunes — s’impose si l’on veut maîtriser et vaincre efficacement le paludisme.
La récente Déclaration de Yaoundé lance du reste un appel à l’action multisectorielle, avec renforcement de l’engagement des jeunes, à travers notamment l’établissement de corps des jeunes dans tous les pays HBHI (High Burden to High Impact – D’une charge élevée à un fort impact). Cet engagement facilitera aussi le leadership des jeunes dans la surveillance sous conduite communautaire, comme la cartographie des gîtes larvaires, l’identification des ménages modèles de paludisme et le soutien à la résolution des goulots d’étranglement communautaires identifiés, par une approche innovante de la communication et de la mise en œuvre. L’engagement des jeunes dans la lutte contre le paludisme change la donne. Il s’aligne sur les efforts de promotion de leur leadership tels que prônés par l’Union africaine et énoncés dans la Charte africaine de la jeunesse, la feuille de route de l’UA « Tirer pleinement parti du dividende démographique en investissant dans la jeunesse » et l’Agenda 2063. Il répond aussi au programme prioritaire de la présidence de l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA), Son Excellence le Président Umaro Sissoco Embaló. Ce programme met l’accent sur la mobilisation des jeunes d’Afrique, en tant qu’éclaireurs vers la victoire contre le paludisme.
Avec deux Burkinabè sur trois âgés de moins de 25 ans et près de la moitié de la population du pays, de moins de 15 ans, les jeunes représentent non seulement l’avenir, mais aussi la force présente du changement. Nous nous réjouissons de les voir mettre leur énergie, leur zèle et leur empressement au service de l’action locale, et contribuer immensément au plaidoyer, à l’action, à la mobilisation de ressources et à la redevabilité, pour mettre fin une fois pour toute à cette maladie et frayer un solide chemin pour la réalisation du programme de santé et de développement plus large de l’Afrique et la transformation socioéconomique qui mènera à une prospérité partagée.
Mme Joy Phumaphi, secrétaire exécutive d’ALMA
Inspiré par la Stratégie ALMA des jeunes et par l’avènement ultérieur des corps des jeunes contre le paludisme dans d’autres pays d’Afrique, le Corps des jeunes du Burkina Faso contre le paludisme rassemble un groupe dynamique de jeunes Burkinabè formés sur la plateforme Hub ALMA des cartes de score. Leur formation les prépare à s’intégrer dans les stratégies déployées non seulement contre le paludisme, mais aussi contre les maladies tropicales négligées et dans la poursuite de la couverture sanitaire universelle. La stratégie ALMA des jeunes cherche à promouvoir l’intégration des efforts contre le paludisme au sein des structures de jeunesse existantes au niveau continental, régional et national — au soutien d’une profonde implication des jeunes dans la lutte contre le paludisme. À travers la campagne « Zéro Palu ! Je m’engage » et les efforts vers la couverture sanitaire universelle, la stratégie encourage les jeunes à prendre la tête de la lutte pour l’élimination du paludisme par des actions de plaidoyer, de communication et d’information factuelle. Grâce à cette stratégie, les jeunes champions de la lutte contre le paludisme sont à ce jour présents dans 38 pays d’Afrique où, agents du changement dans le plaidoyer, ils naviguent les plateformes en ligne et animent les activités locales.
À propos d’ALMA
Fondée en 2009, l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA) est une coalition pionnière de chefs d’État et de gouvernement d’Afrique voués, au-delà des frontières nationales et régionales, à libérer l’Afrique du paludisme à l’horizon 2030. Tous les États membres de l’Union Africaine sont membres d’ALMA. www.alma2030.org.
Pour tous renseignements complémentaires
William Dekker
- Conseiller technique – Communication, plaidoyer et jeunes, Alliance des dirigeants africains contre le paludisme
- E-mail : WDekker@alma2030.org
- Téléphone : +1 347 933 1408