Les ministres de la santé d’Afrique s’engagent à mettre fin aux décès dus au paludisme

Publié à Yaoundé le 7 mars 2024

Les ministres de la santé des pays d’Afrique les plus affectés par le paludisme se sont engagés à faire progresser significativement la lutte et à mettre fin aux décès imputables à la maladie. En vertu de la Déclaration de Yaoundé, ces nations se sont engagées à intensifier leurs efforts, par le biais d’un solide leadership, d’un investissement considérable dans l’infrastructure de santé et de stratégies innovantes qui permettent de s’attaquer de front à la maladie.

Signée à Yaoundé (Cameroun), la « Déclaration pour une réduction accélérée de la mortalité due au paludisme en Afrique » met en exergue la nécessité critique d’un financement national accru des initiatives de contrôle du paludisme, d’un plus grand investissement dans les avances technologiques de collecte et d’analyse des données et de l’application des dernières orientations techniques en vue de l’élimination du paludisme.

La déclaration s’inscrit dans le contexte d’une Afrique encore loin d’atteindre son audacieux et ambitieux objectif d’élimination du paludisme et toujours victime de la plus lourde charge imposée par la maladie. Quelque 94 % de l’incidence globale du paludisme (233 millions de cas) et 95 % de sa mortalité (580 000 décès) frappent le continent. Les progrès sont au point mort depuis 2015 dans plusieurs pays, du fait de crises humanitaires, du changement climatique, de menaces biologiques telles que la résistance aux insecticides et aux médicaments, et de nets écarts de ressources liés aux crises financières mondiales.

À l’échelle mondiale, on a fait des progrès importants dans la lutte contre le paludisme au cours des dernières décennies, pourtant, depuis 2017, ces progrès sont au point mort. La pandémie de COVID-19 et des menaces persistantes telles que la résistance aux médicaments et aux insecticides nous ont encore éloignés de notre objectif, parallèlement à un grave manque de financement et à de très grandes difficultés d’accès aux moyens de prévention, de diagnostic et de traitement du paludisme. Grâce au leadership politique, à la gestion par les pays et à l’engagement d’une coalition de nombreux partenaires, nous pouvons changer le cours des choses pour les familles et les communautés à travers l’Afrique.

Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS

Soulignant la nécessité d’une approche collaborative, la conférence ministérielle de Yaoundé, coorganisée par l’OMS et le Gouvernement du Cameroun, a rassemblé au nombre des principales parties prenantes des partenaires mondiaux à la lutte contre le paludisme, des organismes de financement, des chercheurs, des parlementaires et des organisations de la société civile, pour discuter des stratégies de lutte efficace contre le paludisme.

La déclaration insiste sur le rôle fondamental du partenariat et de la collaboration pour donner de l’élan à la recherche, entraîner l’innovation pour l’élimination du paludisme et mobiliser les ressources nécessaires, y compris le financement national. À ce jour, les conseils et fonds nationaux pour l’élimination du paludisme, privés, publics, sous direction communautaire et gérés en propre par les pays, véhicules multisectoriels de promotion du plaidoyer, de l’action, de la mobilisation de ressources et de la redevabilité de la lutte contre le paludisme, définissent l’avenir des ripostes intérieures et nationales durables.

L’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA) appuiera volontiers les pays dans la mise en œuvre de la déclaration en vue de l’élimination, une fois pour toutes, du paludisme sur tout le continent.

Joy Phumaphi, secrétaire exécutive, Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA)