Selon un nouveau rapport, la résurgence du paludisme pourrait tuer 750 000 enfants et réduire de 83 milliards de dollars le PIB africain d’ici à 2030

Une résurgence du paludisme pourrait coûter 83 milliards de dollars de PIB à l’Afrique subsaharienne d’ici 2030, ainsi que 525 millions de cas supplémentaires et 990 000 décès, dont 750 000 enfants de moins de cinq ans, selon un nouveau rapport de l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA) et de Malaria No More UK.

L’analyse, intitulée « Paludisme : le prix du recul », modélise les conséquences de différents scénarios de financement en amont de la 8e reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui sera organisée conjointement par les gouvernements britannique et sud-africain le 21 novembre 2025. Le Fonds mondial fournit près de 60 % de l’ensemble des financements internationaux consacrés à la lutte contre le paludisme, notamment pour les moustiquaires de nouvelle génération et la chimioprévention saisonnière pour les enfants. 

Si les efforts de prévention devaient s’effondrer faute de financement, les chercheurs prévoient que des centaines de milliers de jeunes enfants supplémentaires mourraient d’ici 2030. La perte d’une génération due au paludisme dévasterait non seulement les familles et les communautés, mais freinerait également le dividende démographique de l’Afrique, avec de profondes conséquences sur la croissance économique immédiate et la main-d’œuvre future du continent.

À l’inverse, si les dirigeants se mobilisent et que le financement est assuré, le rapport prévoit une augmentation de 230 milliards de dollars du PIB et de 34 milliards de dollars de revenus futurs pour les enfants, avec des millions de vies sauvées d’ici 2030. Le rapport avertit que les risques économiques dépassent l’Afrique stricto sensus : une croissance africaine plus faible menacerait le commerce mondial, perturberait les chaînes d’approvisionnement et compromettrait la stabilité de l’un des marchés qui se développe le plus rapidement au monde.

Ce rapport est publié alors que la lutte contre le paludisme est confrontée à une convergence de défis sans précédent, allant des phénomènes météorologiques extrêmes et des crises humanitaires à la résistance biologique croissante, le tout aggravé par les récentes coupes budgétaires.

Parallèlement au soutien international, les gouvernements africains intensifient leurs efforts. Les dirigeants se sont engagés à intensifier la mobilisation des ressources nationales, tandis que les Conseils nationaux pour l’éradication du paludisme, désormais actifs dans 11 pays, ont collecté plus de 166 millions de dollars auprès de sources publiques et privées, favorisant ainsi la réponse de l’ensemble de la société nécessaire pour vaincre la maladie.

Alors que la croissance et la prochaine génération africaines sont en jeu, Malaria No More UK et l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme exhortent les dirigeants mondiaux à fournir au Fonds mondial les investissements nécessaires lors de sa prochaine reconstitution des ressources. Les pays africains se mobilisent pour mener la lutte contre le paludisme, mais la solidarité des dirigeants du G7 demeure absolument essentielle pour que ces progrès se transforment en une victoire durable.

En 2025, nous avons la possibilité d’investir dans le Fonds mondial et de garantir des économies plus fortes et plus stables pour un monde plus prospère. Si nous n’agissons pas, le paludisme pourrait priver l’Afrique de ses enfants et de 83 milliards de dollars de son PIB.

Président-Advocat Duma Gideon Boko, Président de la République du Botswana

En tant que chef d’entreprise, je sais que le paludisme n’est pas seulement une crise sanitaire ; il freine la croissance et l’entreprenariat en Afrique, à hauteur de 83 milliards de dollars. Les entreprises ne peuvent prospérer dans des communautés malades. Investir dans le Fonds mondial est l’une des décisions économiques les plus judicieuses que le monde puisse prendre.

Aliko Dangote, chef d’entreprise africain

Éliminer le paludisme est une solution gagnant-gagnant qui sauve des vies, renforce les systèmes de santé et peut débloquer 230 milliards de dollars de croissance pour l’Afrique d’ici 2030. Les dirigeants des pays donateurs et des pays où le paludisme est endémique doivent intensifier leurs efforts et reconstituer intégralement le Fonds mondial.

Joy Phumaphi, Secrétaire exécutive d’ALMA

Le choix est clair : investir maintenant pour éradiquer le paludisme ou payer beaucoup plus cher lorsque ce dernier reviendra. Un investissement total dans le Fonds mondial sauvera des millions d’enfants, générera des milliards de dollars de croissance et rendra le monde plus sûr. Réduire le financement risque de provoquer la résurgence la plus meurtrière que nous ayons jamais connue.

Gareth Jenkins, Malaria No More UK