Le Burkina Faso lance son Conseil d’élimination du paludisme à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme
Bobo-Dioulasso, 25 avril 2025 – L’Alliance des leaders africains contre le paludisme (ALMA) félicite la République du Burkina Faso pour le lancement de son Conseil national d’élimination du paludisme, ce qui en fait le premier pays francophone à mettre en place une telle plateforme. Le Conseil sera le moteur du leadership intersectoriel et de la mobilisation des ressources dans la lutte contre le paludisme.
Le lancement, qui a eu lieu lors des commémorations de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme à Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays, a été présidé par le ministre de l’Administration territoriale, Mr Émile Zerbo, en présence de hauts représentants du gouvernement, de la société civile, du secteur privé, d’organisations confessionnelles et de partenaires du secteur du développement. Parmi les honorables ministres présents figuraient le Dr Robert Lucien Jean-Claude Kargougou, ministre de la Santé et de l’hygiène publique, Mr Jacques Sosthène Dingara, ministre de l’Éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales, et le Dr Boubacar Sawadogo, ministre de l’Enseignement secondaire et de la formation professionnelle. Tous les gouverneurs de région et les représentants de diverses institutions publiques ont également participé à l’événement.
La lutte contre le paludisme ne relève pas uniquement du secteur de la santé. C’est un effort qui implique tous les secteurs, qu’il s’agisse de l’éducation, de l’administration ou d’autres encore. Nous ne pourrons vaincre le paludisme que si tous les secteurs travaillent ensemble dans l’unité vers un but commun.
Mr Émile Zerbo, ministre du Territoire et de l’aménagement du territoire
Le Conseil pour l’élimination du paludisme du Burkina Faso est composé de 30 hauts responsables chargés de veiller à ce que la nouvelle stratégie multisectorielle d’élimination du paludisme soit intégrée dans tous les secteurs et à tous les niveaux de la société. Dans le cadre de cette stratégie, le conseil a recruté plus de 100 champions nationaux et infranationaux de la lutte contre le paludisme pour soutenir ces efforts à travers tout le pays. Lors du lancement, chaque membre du conseil a signé une déclaration publique d’engagement, affirmant leur responsabilité partagée dans l’éradication du paludisme et leur contribution aux objectifs plus larges du pays en matière de santé et de développement.
Le paludisme reste un problème de santé publique majeur au Burkina Faso et constitue la première cause de maladie et de décès du pays. Pour la seule année 2023, le pays a enregistré plus de 12 millions de cas et plus de 4 000 décès, la plupart parmi des enfants de moins de cinq ans. La prévalence continue du paludisme exerce une pression énorme sur le système de santé et contribue de manière significative à la charge de morbidité globale. Le Burkina Faso est l’un des 11 pays africains qui représentent collectivement près des deux tiers de la charge de morbidité mondiale liée au paludisme.
Le Burkina Faso démontre qu’une véritable appropriation nationale passe par l’action, et pas seulement par l’élaboration de programmes. Ce conseil reflète la détermination du pays à lutter contre le paludisme d’une manière qui corresponde à ses systèmes et priorités propres. Il est également un exemple puissant pour le reste du continent qu’un impact est possible lorsque tous les secteurs travaillent ensemble.
Joy Phumaphi, secrétaire exécutive d’ALMA, qui a assisté au lancement à Bobo-Dioulasso
Ce lancement intervient à un moment où l’Afrique est confrontée à une convergence de défis sans précédent, comprenant notamment des phénomènes météorologiques extrêmes, une résistance croissante aux insecticides et aux traitements, et une incertitude grandissante dans le financement mondial. Une grande impulsion est nécessaire pour accélérer les progrès. Il s’agit notamment de renforcer la mobilisation des ressources nationales et l’action multisectorielle, d’élargir l’accès aux outils de nouvelle génération, de renforcer la fabrication locale des médicaments et équipements ainsi que d’améliorer l’utilisation des données en temps réel pour stimuler l’action.
Le Conseil pour l’élimination du paludisme au Burkina Faso est le premier à être lancé sous la direction du nouveau président d’ALMA, le Président-Avocat du Botswana Duma Gideon Boko, qui a pris ses fonctions en février 2025. Son lancement, ainsi que celui du Conseil d’élimination du paludisme du Libéria lors de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, porte à onze le nombre total de conseils et de fonds de lutte contre le paludisme en Afrique, avec ceux de l’Eswatini, de la Guinée-Bissau, du Kenya, du Mozambique, du Nigéria, de la Tanzanie, de l’Ouganda, de la Zambie et de Zanzibar. À ce jour, ces plateformes nationales ont mobilisé plus de 125 millions de dollars en soutien national et en nature pour renforcer les réponses à la maladie et combler les lacunes en matière de financement et de mise en œuvre.
ALMA continuera à soutenir le Burkina Faso dans la mise en place de son Conseil pour l’élimination du paludisme et le renforcement de la collaboration entre les différents secteurs. Nous sommes également impatients de travailler avec d’autres pays d’Afrique de l’Ouest et de la région francophone au sens large afin d’accroître la portée et l’impact de ces conseils.