Publié le 5 février 2024

Avec profonde tristesse, l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA) se joint au deuil du monde à l’annonce du décès de Son Excellence Dr Hage Gottfried Geingob, troisième président de la république de Namibie. Son départ, le 4 février 2024, représente une grande perte pour le peuple de Namibie, l’ensemble du continent africain et le reste du monde. Nous présentons nos plus sincères condoléances à sa famille, au peuple de Namibie et à son successeur, le président Nangolo Mbumba, en ces moments difficiles.

Né le 3 août 1941, le président Geingob était un dirigeant visionnaire, dont le dévouement au développement de la Namibie, et du continent africain par extension, laisse une marque indélébile. Membre fondateur de la South West African People’s Organisation (SWAPO) et figure clé de la lutte de la Namibie pour l’indépendance, il a joué un rôle déterminant dans l’avenir de la nation. Nommé Premier ministre après l’indépendance en 1990, puis reprenant ce rôle de 2012 à 2015 avant d’accéder à la présidence, Dr Geingob restera un personnage intrépide et central de l’histoire moderne de la Namibie.

Sous sa conduite, la Namibie a progressé à grands pas vers l’égalité des sexes et dans la lutte contre la violence sexiste. Ses politiques ont fortement accru l’accès des femmes aux fonctions politiques et il s’est efforcé de combler les inégalités entre les sexes. Son mandat à la tête du ministère du Commerce et de l’Industrie, de 2008 à 2012, puis son retour à la fonction de Premier ministre avant d’assumer la présidence du pays, ont été marqués par des efforts de progression du bien-être et de l’épanouissement de tous les citoyens. Dr Geingob était connu pour sa vision de modernisation et son impact considérable sur la gouvernance et la politique favorables à une Namibie plus inclusive et prospère.

Un grand jalon, dans son engagement sur le plan de la santé et du développement régionaux, aura été son rôle instrumental dans l’adoption de la Déclaration de Windhoek par les chefs d’État et de gouvernement africains de la région SADC en 2018, marquant une résolution historique de mettre fin au paludisme dans la région. La Déclaration de Windhoek insiste sur l’élargissement du partage des données, de la collaboration et de la mise en œuvre programmatique sur l’ensemble des pays de la SADC. Elle préconise un financement national accru de la lutte contre le paludisme, l’adoption de politiques d’appui et l’établissement de groupes de travail nationaux pour l’élimination du paludisme. Témoin de la vision du président Geingob pour une Afrique libérée du paludisme, cette déclaration souligne la nécessité d’une coopération régionale et d’efforts de lutte partagés et communs, car le paludisme ne connaît pas de frontières.

La signature de la Déclaration de Windhoek sous la présidence Geingob est venue renforcer un mouvement historique de libération des pays d’Afrique du fléau du paludisme, une fois pour toutes, et de délivrance du potentiel de millions d’individus dans la région. Sa foi dans le pouvoir de l’unité et de la collaboration à vaincre le paludisme continuera de guider nos efforts.

En hommage à la mémoire du président Geingob, l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA) réaffirme son engagement de soutien des efforts d’accélération de l’élimination du paludisme dans la région SADC et dans toute l’Afrique.

Puisse l’âme de Son Excellence Dr Hage G. Geingob trouver le repos éternel et sa mémoire vivre dans notre engagement durable envers les causes qu’il a si passionnément défendues.