ALMA félicite le Niger pour avoir éliminé le problème de santé publique que représentait l’onchocercose (cécité des rivières)
L’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA) félicite la République du Niger pour avoir franchi une étape historique en répondant aux critères de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’élimination du problème de santé publique que représentait l’onchocercose. Cette réussite fait du Niger le premier pays d’Afrique à éliminer la maladie, marquant ainsi une étape majeure dans les progrès du continent dans la lutte contre les maladies tropicales négligées (MTN).
Alors que l’Afrique progresse de manière croissante dans le contrôle et l’élimination des MTN, avec en 2024 22 pays africains ayant éliminé au moins une MTN, le succès du Niger offre de nouvelles raisons de se réjouir. Le pays a démontré son leadership dans l’élimination de maladies, ayant déjà reçu la certification de l’OMS pour l’élimination de la dracunculose en 2013.
L’onchocercose, communément appelée cécité des rivières, est une maladie parasitaire et la deuxième cause infectieuse de cécité dans le monde, après le trachome. Elle est transmise par les piqûres de mouches noires infectées qui se reproduisent dans les cours d’eau rapides, affectant principalement les communautés rurales d’Afrique subsaharienne.
Le Niger est parvenu à contrôler l’onchocercose pour la première fois en 2021 et a ensuite soumis son dossier d’élimination à l’OMS. La validation officielle obtenue aujourd’hui est le résultat d’années d’efforts soutenus de la part du gouvernement nigérien.
Le pays a mis en œuvre des programmes intégrés de lutte contre les MTN qui s’attaquent simultanément à plusieurs maladies, par exemple en organisant des campagnes d’administration massive de médicaments qui ciblent plusieurs MTN à la fois. Cette démarche est conforme au Cadre continental pour l’Afrique et à la position commune sur les MTN, qui souligne la nécessité de déployer des efforts intégrés et coordonnés pour s’attaquer à ces problèmes de santé importants.
En outre, le pays a adopté des interventions sanitaires communautaires, en s’appuyant sur les connaissances et la participation locales, les agents de santé communautaires jouant un rôle essentiel dans les efforts d’éducation, de prévention et de traitement. Le pays a également établi des partenariats solides avec des organisations internationales, des organisations non gouvernementales et des institutions de recherche, consolidant les ressources pour renforcer ses efforts de contrôle et d’élimination.
Avec pour objectif d’éliminer le trachome et la filariose lymphatique d’ici à 2030, le Niger a mis en place un cadre stratégique solide pour guider ses efforts d’élimination. Il a notamment adopté l’outil de carte de score MTN pour la redevabiité et l’action, lancée en 2019 par l’ancien Président S.E. Mahamadou Issoufou. En outre, le pays a intégré la lutte contre les MTN dans son plan de développement sanitaire et social (2022-2026), garantissant l’intégration de la lutte contre les MTN dans les priorités sanitaires plus larges afin d’assurer l’accès à des soins de santé de qualité. Le pays a également élaboré un nouveau Plan directeur pour les MTN (2022-2026) et un Plan national de plaidoyer (2022-2025) pour maintenir l’élan insufflé.
Comme de nombreux pays d’Afrique, près des trois quarts des 21 MTN reconnues par l’OMS sont endémiques au Niger. Néanmoins, le succès rencontré par le pays démontre le pouvoir d’un engagement politique fort, d’un engagement communautaire, de partenariats stratégiques et d’un investissement national soutenu dans l’élimination des maladies. Alors que le Niger continue de s’appuyer sur ses progrès, son parcours sert de modèle aux autres nations africaines, les incitant à s’unir, à agir et à éliminer les MTN.